Forbes dresse depuis plus d’une décennie le même constat : Anna Wintour s’impose parmi les figures les plus influentes de l’univers mode. En 1988, lorsqu’elle prend la direction de Vogue US, elle fait voler en éclats les habitudes d’un magazine jusque-là engoncé dans ses propres rituels.
Sa main ferme sur le calendrier des Fashion Weeks et son flair pour débusquer les futures tendances lui confèrent une place centrale dans l’écosystème international de la mode. Impossible de s’installer au premier rang d’un défilé sans son aval. Cette autorité, Anna Wintour l’exerce sans jamais flancher.
Plan de l'article
Anna Wintour, une figure majeure de la mode actuelle
Impossible de passer à côté d’elle : coupe au carré soigneusement sculptée, lunettes sombres, démarche inébranlable. Anna Wintour règne sur la mode depuis plus de trente ans. Dès son arrivée à la tête de Vogue US à la fin des années 1980, elle propulse le magazine de mode dans une nouvelle ère et imprime un rythme inédit à l’industrie. Sa vision, tranchante et assumée, transforme le lien entre le public et la création contemporaine, fait exploser les attentes traditionnelles et invente de nouveaux repères.
En 2013, elle prend la direction artistique de Condé Nast et orchestre la mue du groupe. Rien n’est laissé au hasard sous la direction Anna Wintour : chaque couverture s’impose après une sélection méticuleuse, les photographes sont choisis pour leur capacité à capter l’époque, les jeunes créateurs sont encouragés à repousser les frontières de leur art. Son influence déborde le cadre du papier glacé : le Metropolitan Museum of Art de New York a même gravé son nom sur le Costume Institute, preuve indiscutable de son impact sur l’histoire culturelle de la mode.
Ce rayonnement tient à une qualité rare : anticiper les tournants du secteur. La légende Anna Wintour prend racine dans un vaste réseau international, des liens directs avec les principaux acteurs de l’industrie de la mode et une compréhension fine du rôle d’un magazine dans la société actuelle. Arthur Baldwin Turnure, fondateur de Vogue en 1892, avait ouvert une porte ; Anna Wintour rédactrice en a fait un portail sur le monde, adapté à la scène globale et à l’ère numérique.
Les étapes qui ont porté Anna Wintour au sommet de Vogue
Née dans une famille où la presse occupe une place centrale, Anna Wintour est la fille de Charles Wintour, figure marquante du paysage médiatique britannique. À Londres, elle fait ses armes chez Harper’s & Queen, où elle se forge rapidement une approche directe et un regard affûté. Dès les années 1970, son exigence et son instinct la distinguent dans le journalisme de mode.
Son passage à New York change la donne. Elle rejoint le groupe Condé Nast et multiplie les expériences, de Viva à Harper’s Bazaar. Même lors de passages éclairs, elle impose une exigence impitoyable et cultive déjà une vision personnelle. Au fil des responsabilités, elle affine ses méthodes. En 1983, elle devient directrice de la création chez Vogue US avant d’en prendre la rédaction en chef cinq ans plus tard.
Son ascension ne relève pas du hasard. Elle maîtrise chaque subtilité de l’édition américaine et construit un réseau transatlantique taillé pour ses ambitions. Wintour, rédactrice en chef, inaugure une nouvelle ère : partis pris éditoriaux sans concession, stratégie aiguisée, intuition qui ne laisse rien passer. La direction artistique Condé Nast trouve en elle une meneuse, capable de bouleverser l’existant sans jamais sacrifier l’héritage.
Le pouvoir d’influence d’Anna Wintour : créativité et stratégie
La direction Anna Wintour chez Vogue ne se limite pas à imposer un style. Elle façonne une culture de la mode qui sert de référence mondiale. Sous son impulsion, la couverture Vogue devient le miroir de son époque. Diversité, audace, combinaisons inattendues : chaque numéro porte sa signature. Elle crée des passerelles inédites entre jeunes talents et grands noms établis, générant des trajectoires inattendues. Alexander Wang, Marc Jacobs ou Rihanna en sont des exemples frappants, tous mis en lumière grâce à son soutien.
La Fashion Week new-yorkaise lui doit son magnétisme actuel. Ses arbitrages éditoriaux chez Vogue US influencent le calendrier des grandes maisons, modèlent les collections et orientent les choix des créateurs. Rares sont celles et ceux qui, comme Anna Wintour, peuvent accueillir dans leur bureau aussi bien Barack Obama que Madonna ou Anne Hathaway. Sa capacité à relier politique, cinéma, musique et industrie de la mode étend son influence bien au-delà du cercle des spécialistes.
Derrière ce rayonnement créatif, une vision globale s’affirme. Pour elle, la mode ne se contente pas d’être une question de goût ou de hasard. Chaque une, chaque événement, du Met Gala au choix d’une nouvelle égérie, s’inscrit dans une stratégie longuement pensée. En tant que directrice artistique Condé Nast, elle accompagne l’évolution de la mode vers une industrie internationale, intégrant réseaux sociaux, nouvelles attentes en matière d’inclusion et enjeux économiques contemporains.
Son héritage : une empreinte durable sur l’industrie
Depuis des dizaines d’années, Anna Wintour incarne la papesse de la mode. Son influence ne repose pas sur la simple réputation ou la visibilité, mais sur une stratégie patiemment tissée à la tête du groupe Condé Nast. Vogue US, sous son impulsion, s’est affirmé comme la référence absolue pour l’industrie du luxe, bien au-delà des frontières américaines.
Le Met Gala, événement phare orchestré au Costume Institute du Metropolitan Museum of Art, incarne parfaitement ce rayonnement. Chaque édition redistribue les cartes du calendrier mondial, attire créateurs, artistes et mécènes, et impose des thématiques qui traversent la culture pop tout en nourrissant le débat public. Queen Anna dirige cette assemblée avec une autorité qui impose le respect, rappelant que la mode se vit sur tous les fronts : social, politique, culturel, économique.
Son héritage se retrouve aussi dans la capacité de la mode à accueillir la diversité, à ouvrir les portes aux créateurs émergents, à remettre en question ses propres normes. Les distinctions pleuvent : le CFDA, des hommages venus de France ou de Paris saluent ce rôle d’ambassadrice de la culture, voire de Marie-Antoinette de la mode. Quant à la réputation de Nuclear Wintour, elle ne doit rien à l’imaginaire collectif : elle reste la référence, la force qui inspire et secoue, le regard qui observe et façonne l’ensemble du secteur.
Anna Wintour n’a pas seulement influencé la mode : elle l’a transformée. Vogue affiche encore aujourd’hui sa silhouette. Le prochain défi ? Peut-être celui de voir qui saura, demain, bousculer ce règne.
